Guide complet
La rénovation énergétique en copropriété
Sommaire
Pourquoi rénover sa copropriété ?
Les enjeux énergétiques et financiers
En tant que gestionnaire ou copropriétaire, vous le constatez chaque année : les charges explosent.
En dix ans, le prix des énergies a bondi de plus de 45 % pour les copropriétés chauffées collectivement.
Chaque hiver, la facture grimpe et pèse sur les budgets des résidents. La rénovation énergétique permet de reprendre le contrôle sur ces coûts en réduisant durablement la consommation de l’immeuble.

Le confort des habitants et la valeur verte
Rénover, c’est aussi améliorer le confort : finies les pièces froides, les courants d’air ou la chaleur mal répartie. Une copropriété rénovée garantit une meilleure qualité de vie au quotidien.
La valeur patrimoniale est également en jeu : un appartement situé dans un immeuble classé F ou G peut perdre jusqu’à 20 % de sa valeur, tandis qu’un immeuble rénové se vend plus vite et plus cher.
Les obligations réglementaires
Au-delà du confort et de la valeur, la réglementation impose désormais une trajectoire énergétique aux copropriétés.
La loi Climat et Résilience rend obligatoires le DPE collectif, l’audit énergétique ou encore le plan pluriannuel de travaux (PPT).
Ces démarches conditionnent la possibilité de louer ou de vendre certains logements et fixent un cap clair pour les années à venir.
Les étapes d’un projet de rénovation énergétique en copropriété
Étude & diagnostic
Étude de faisabilité et diagnostic initial
Tout projet démarre par une analyse précise de l’immeuble et de ses besoins. Cette première étape permet d’identifier les points faibles (isolation, chauffage, ventilation) et d’évaluer les travaux envisageables.
C’est aussi à ce stade que l’AMO accompagne le syndic et le conseil syndical dans la collecte des documents techniques existants et la préparation des études à venir.
DPE & Audit
Audit énergétique ou DPE collectif : que choisir ?
Le choix dépend de la situation de la copropriété.
Le DPE collectif est un diagnostic réglementaire obligatoire pour les immeubles avec chauffage collectif construits avant 2013.
L’Audit énergétique est exigé pour les copropriétés énergivores (classes F et G) et recommandé pour tout projet ambitieux, car il propose des scénarios de rénovation chiffrés et hiérarchisés.
En pratique, une copropriété devra donc réaliser au moins un DPE collectif. Mais pour aller plus loin et engager des travaux concrets, l’audit énergétique est la meilleure base de décision.
PPT
Élaboration du plan de travaux (PPT et valorisation)
Une fois le diagnostic établi, la copropriété doit définir un plan de travaux cohérent.
Le Plan Pluriannuel de Travaux (PPT) permet de programmer les interventions sur plusieurs années.
Chez Maimmo Conseil, nous ajoutons une dimension de valorisation : analyser l’impact des travaux sur la valeur patrimoniale et le confort, afin de prioriser les actions.
Vote en AG
Vote en assemblée générale et mobilisation des copropriétaires
Une fois que tous les diagnostics et documents d’analyse sont finalisés, vient une étape suivante : présenter le projet aux copropriétaires. La communication est essentielle à ce moment-là : il faut expliquer clairement les bénéfices attendus, répondre aux inquiétudes et montrer l’intérêt collectif de la rénovation.
Ce travail de préparation conditionne le succès du vote en assemblée générale (AG). Sans approbation de l’AG, aucun projet ne peut avancer.
L’AMO joue ici un rôle clé : préparer les supports de présentation, accompagner le syndic et le conseil syndical, et faciliter la mobilisation des copropriétaires pour maximiser les chances d’un vote favorable.
Chantier et suivi
Lancement et suivi du chantier
Une fois les travaux votés, place à la mise en œuvre. Cette phase demande une coordination rigoureuse entre le syndic, le maître d’œuvre, les entreprises et l’AMO.
L’objectif est de garantir la qualité technique, le respect des délais et la conformité aux financements obtenus.
Après-travaux
Réception des travaux et suivi post-rénovation
La réception marque la fin du chantier, mais pas du projet.
Il s’agit de vérifier la conformité des travaux, de lever les éventuelles réserves et de s’assurer que les performances attendues sont bien atteintes.
Un suivi post-rénovation peut être mis en place pour accompagner la copropriété dans la prise en main des nouveaux équipements et la vérification des économies d’énergie.
Les aides et financements disponibles

MaPrimeRénov’ Copropriété
C’est l’aide nationale dédiée aux travaux de rénovation énergétique en copropriété. Elle s’adresse aux immeubles d’habitation de plus de 15 ans et permet de financer une partie des travaux réalisés sur les parties communes (isolation, chauffage, ventilation, etc.).
L’aide est versée au syndicat des copropriétaires après le vote en Assemblée Générale et la signature d’un contrat avec un maître d’œuvre ou un AMO (Assistance à Maîtrise d’Ouvrage).
Conditions principales :
Le bâtiment doit être une copropriété d’habitation enregistrée au registre national des copropriétés.
Les travaux doivent permettre un gain énergétique d’au moins 35 %.
Le chantier doit être encadré par un professionnel certifié RGE (Reconnu Garant de l’Environnement).
Montants de l’aide :
Jusqu’à 25 % du montant des travaux (plafonnés à 25 000 € par logement).
Des bonus supplémentaires existent : sortie de passoire énergétique (classe F ou G), BBC (bâtiment basse consommation) ou recours à un accompagnement AMO.
En pratique, MaPrimeRénov’ Copropriété est cumulable avec d’autres dispositifs comme les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) ou l’Éco-PTZ collectif, ce qui permet de réduire fortement le reste à charge des copropriétaires.

Les Certificats d’Économies d’Énergie
Les CEE sont un dispositif national qui oblige les fournisseurs d’énergie (électricité, gaz, carburant, etc.) à financer des actions de réduction de la consommation énergétique. Concrètement, cela se traduit par des primes versées aux copropriétés qui réalisent des travaux améliorant la performance énergétique.
Conditions principales :
Les travaux doivent être réalisés par une entreprise certifiée RGE (Reconnu Garant de l’Environnement).
Les opérations doivent correspondre à des fiches standardisées (ex. : isolation thermique, changement de chaudière, ventilation, etc.).
Le dossier doit être constitué avant le démarrage des travaux.
Montants de l’aide :
Variables selon le type de travaux, la zone climatique et les performances atteintes.
Les primes peuvent couvrir 10 à 40 % du montant des travaux, et sont cumulables avec MaPrimeRénov’ Copropriété et l’Éco-PTZ.

L’Éco Prêt à Taux Zéro
L’Éco-PTZ collectif est un prêt sans intérêt destiné aux copropriétés qui engagent des travaux de rénovation énergétique. Il permet aux copropriétaires de financer leur quote-part de travaux sans avoir à avancer d’intérêts bancaires.
Conditions principales :
Le bâtiment doit être une copropriété d’habitation construite avant 1990.
Les travaux doivent concerner les parties communes ou des travaux d’intérêt collectif.
Le syndic ou le conseil syndical doit faire la demande auprès d’une banque partenaire, généralement après le vote des travaux en Assemblée Générale.
Montants disponibles :
Jusqu’à 30 000 € par logement pour des travaux de rénovation énergétique performants.
Le remboursement se fait sur une durée maximale de 15 à 20 ans, selon la nature des travaux.
L’Éco-PTZ collectif est cumulable avec MaPrimeRénov’ Copropriété et les CEE, ce qui en fait un outil de financement très puissant pour réduire le reste à charge des copropriétaires.

Les aides locales et régionales
En plus des dispositifs nationaux, de nombreuses collectivités locales (régions, départements, métropoles, communes) proposent des aides financières complémentaires pour la rénovation énergétique des copropriétés.
Principes :
Ces aides varient selon la région ou la ville et peuvent prendre la forme de subventions, primes ou accompagnements techniques.
Elles sont souvent conditionnées à un niveau de performance énergétique visé (par exemple : rénovation globale ou sortie de passoire thermique).
Certaines collectivités imposent de passer par un service local de rénovation (ALEC, espaces France Rénov’).
Exemples :
Île-de-France : programme Éco-Rénovons Paris+ et aides régionales pour les copropriétés.
Auvergne-Rhône-Alpes : dispositif Écorénov’ et aides Effilogis.
Bourgogne-Franche-Comté : programme Effilogis Copropriétés.
Hauts-de-France : primes de la MEL (Métropole Européenne de Lille).
Occitanie, PACA, Grand Est, etc. : aides spécifiques selon les métropoles et départements.
Ces dispositifs sont cumulables avec les aides nationales et peuvent réduire significativement le reste à charge.
Comment combiner les dispositifs pour maximiser le financement ?
La force des aides à la rénovation énergétique, c’est leur cumul. Chaque dispositif agit comme une pièce d’un puzzle financier :
MaPrimeRénov’ Copropriété prend en charge une partie importante du coût global des travaux.
Les CEE viennent compléter cette aide sous forme de primes versées en fonction du type de travaux.
L’Éco-PTZ collectif permet de financer le reste à charge sans payer d’intérêts.
Enfin, les aides locales et régionales peuvent réduire encore davantage la contribution finale des copropriétaires.
En combinant intelligemment ces dispositifs, il est possible de financer jusqu’à 70 à 80 % du coût des travaux, selon la nature du projet et le profil de la copropriété.
C’est pourquoi l’accompagnement par un AMO est essentiel : il permet de monter les dossiers correctement, sécuriser les financements et garantir que la copropriété bénéficie de toutes les aides disponibles.
Les différents acteurs de la rénovation en copropriété
La rénovation énergétique d’un immeuble collectif est un projet complexe qui mobilise de nombreux intervenants. Chacun a un rôle spécifique : le syndic et le conseil syndical pilotent la vie de la copropriété, l’AMO accompagne dans la décision et le montage des aides, le maître d’œuvre conçoit et coordonne les travaux, tandis que les entreprises et artisans réalisent les interventions sur le terrain.
Le rôle du syndic et du conseil syndical
Le syndic est le représentant légal de la copropriété : il organise les Assemblées Générales, met à l’ordre du jour les projets de travaux et assure la gestion administrative et financière.
À ses côtés, le conseil syndical joue un rôle consultatif et de contrôle. Il est l’intermédiaire entre les copropriétaires et le syndic, et participe activement au suivi du projet de rénovation.
Ensemble, ils garantissent que la décision de rénover soit portée et validée par la collectivité.

Le maître d’ouvrage et l’assistant à maîtrise d'ouvrage (AMO)
En copropriété, le maître d’ouvrage est le syndicat des copropriétaires. C’est lui qui décide, finance et valide les travaux.
Pour l’accompagner, l’Assistance à Maîtrise d’Ouvrage apporte son expertise technique, financière et sociale. L’AMO aide à monter les dossiers de subventions, à comparer les scénarios de travaux et à sécuriser le projet pour que les copropriétaires puissent voter en toute confiance.

Le maître d’œuvre (MOE)
Le maître d’œuvre est l’expert technique qui conçoit et encadre la réalisation des travaux.
Il établit les plans, rédige les cahiers des charges, lance la consultation des entreprises et suit le chantier jusqu’à sa réception. Son rôle est essentiel pour garantir la qualité et la conformité des travaux avec les objectifs fixés.
Les entreprises et artisans
Entreprises générales du bâtiment, artisans spécialisés (isolation, chauffage, ventilation, menuiseries…), leur mission est de mettre en œuvre les solutions retenues. Leur intervention est coordonnée par le maître d’œuvre pour assurer le respect des délais, du budget et de la performance énergétique attendue.
Questions fréquentes
Pourquoi rénover votre copropriété ?
Rénover permet de diminuer les charges, d’augmenter le confort des occupants, de valoriser le patrimoine et de se mettre en conformité avec les obligations réglementaires (DPE collectif, PPPT, interdiction progressive de location des passoires thermiques).
Quels travaux sont éligibles à la rénovation énergétique en copropriété ?
Les travaux éligibles sont l’isolation (toiture, murs, planchers), le changement des menuiseries, l’amélioration du chauffage, de l’eau chaude sanitaire et de la ventilation. L’audit énergétique ou le DPE collectif servent à identifier les priorités.
Quelles sont les aides disponibles pour financer les travaux ?
Plusieurs dispositifs existent et sont cumulables :
MaPrimeRénov’ Copropriété
Certificats d’Économies d’Énergie (CEE)
Éco-PTZ collectif
Aides locales et régionales
Comment combiner les aides pour réduire le reste à charge ?
L’optimisation passe par un montage financier global : MaPrimeRénov’ Copro finance une partie importante, les CEE complètent, l’Éco-PTZ permet d’éviter un crédit classique, et les aides locales viennent réduire encore la contribution finale.
Qui décide de lancer une rénovation énergétique en copropriété ?
Les copropriétaires réunis en Assemblée Générale votent les travaux. Pour que le projet aboutisse, il faut préparer en amont des scénarios clairs, chiffrés et expliquer les aides disponibles afin de favoriser un vote positif.
Qu’est-ce que le Plan Pluriannuel de Travaux (PPT) ?
Le PPT est un document obligatoire qui planifie les travaux nécessaires sur 10 ans dans une copropriété. Il inclut la rénovation énergétique et permet d’anticiper les coûts et de sécuriser la stratégie patrimoniale.
Quelle est la différence entre un DPE collectif et un audit énergétique ?
Le DPE collectif dresse un état global de la performance énergétique de l’immeuble.
L’audit énergétique va plus loin : il propose différents scénarios de travaux et chiffre les gains énergétiques et financiers.
Quel est le rôle de l’AMO (Assistance à Maîtrise d’Ouvrage) ?
L’AMO accompagne la copropriété tout au long du projet : montage des dossiers financiers, coordination des études, relation avec les gestionnaires et entreprises, sécurisation des aides, jusqu’à la mise en œuvre des travaux.
Quels bénéfices concrets attendre après une rénovation énergétique ?
Réduction de 30 à 60 % des consommations d’énergie.
Diminution des charges de chauffage.
Meilleur confort thermique et acoustique.
Valorisation de la valeur verte du bien.
Conformité avec les obligations réglementaires.